Déclaration conjointe sur les propositions des Parties à la CICTA 2021

Date: juin 18, 2021

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La fondation PADI AWARE — avec le soutien de Shark Advocates International (un projet de The Ocean Foundation), Shark Trust, Ecology Action Centre Defenders of Wildlife, Humane Society International, Sciaena et Shark Project — est heureuse de l’occasion qui lui est donnée d’exprimer son point de vue sur les propositions visant à enrayer le déclin de l’une des espèces les plus menacées de poissons de l’Atlantique : le requin-taupe bleu.

Nous tenons à féliciter le Canada, le Sénégal, le Gabon, la Sierra Leone, le Royaume-Uni, le Taïpei chinois, la Guinée-Bissau et la Gambie d’avoir soumis à la CICTA la seule proposition sur les requins-taupes bleus qui inclue les éléments de base, cruciaux et urgents, contenus dans l’avis du SCRS :

  • une interdiction de la rétention à bord dans l’Atlantique nord (afin de minimiser la mortalité et d’inciter à éviter les requins-taupes bleus), et
  • un TAC fixé à 2 001 tonnes dans l’Atlantique sud (nécessaire pour éviter une nouvelle crise).

Nous espérons que le nombre croissant de co-sponsors est le signe que le temps est enfin venu d’adopter cette proposition. Nous en profitons pour rappeler notre opposition aux propositions concurrentes soumises par les États-Unis et l’Union européenne (en ce qui concerne les requins-taupes bleus de l’Atlantique nord), car elles s’écartent dangereusement de l’avis du SCRS. Les TAC associés et les exceptions autorisant les débarquements prolongeront inutilement une période de reconstitution qui prendra déjà plusieurs décennies et inciteront à pratiquer une pêche non responsable.

Nous apprécions l’intérêt manifesté par les États-Unis pour :

  • l’interdiction « générale » de la rétention à bord,
  • le renforcement des obligations de débarquement avec les nageoires naturellement attachées,
  • la prise en compte des informations biologiques les plus récentes à disposition dans les mesures de gestion, et
  • la mise en avant des études sur la pêche palangrière et la modification des palangres afin de minimiser la mortalité des requins rejetés à la mer.

Bien que les limites de taille fondées sur la science et les interdictions applicables du finning aillent en principe dans le bon sens, elles ne sont pas pertinentes pour une espèce si épuisée qu’elle ne devrait absolument pas être débarquée. Nous demeurons particulièrement préoccupés par des autorisations d’abattage des requins-taupes bleus qui parviennent à bord encore vivants ; nous trouvons ces exceptions inacceptables pour une population aussi vulnérable et menacée. Les modifications d’engins peuvent certes favoriser le rétablissement de la population, mais ne sont pas aussi efficaces qu’une interdiction de la rétention à bord si nous voulons résoudre un problème de surpêche de cette ampleur.

Nous sommes extrêmement déçus par l’intérêt manifesté par l’Union européenne pour :

  • l’autorisation du maintien de la surpêche des requins-taupes bleus pendant encore deux ans,
  • la proposition d’un TAC qui, en dehors de son caractère risqué et peu judicieux, ne tient pas compte des rejets morts,
  • le report du débat sur l’élément central de l’avis du SCRS (une interdiction complète de la rétention à bord), et
  • l’accent placé sur la remise à l’eau, la collecte des données et le futur avis du SCRS (tout en ignorant l’avis actuel).

Le SCRS ne soutient pas l’affirmation de l’Union européenne selon laquelle des mesures d’atténuation « pourraient être cruciales pour réduire la mortalité ». Cependant, le SCRS a clairement indiqué qu’une politique de non-rétention à bord serait non seulement profitable au stock, mais serait aussi la mesure de conservation immédiate la plus efficace pour la population. Nous ne comprenons pas comment la discussion sur les seules mesures de collecte des données et d’atténuation des prises accidentelles pourrait « créer une dynamique pour traiter la question plus difficile lors de la réunion annuelle ».

Nous demandons plutôt à l’Union européenne, aux États-Unis et à toutes les Parties de regarder les choses en face, d’accepter la situation et de se concentrer sur l’adoption urgente de la recommandation d’une interdiction de la pêche des requins-taupes bleus de l’Atlantique nord qui est présentée à la CICTA depuis quatre ans. Nous vous remercions de bien vouloir en finir avec ces retards et d’assurer dès maintenant un avenir plus radieux à cette espèce extraordinaire.

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