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Déclaration commune sur les requins-taupes bleus
Ecology Action Centre — avec le soutien de Shark Advocates International (un projet de The Ocean Foundation), Shark Trust et PADI AWARE – est heureux de pouvoir exprimer son point de vue sur la protection des requins-taupes bleus de l’Atlantique.
Nous souhaitons saisir cette occasion pour souligner notre inquiétude à la lecture des dernières données de capture de la CICTA (PA4_21). Conscients de la nécessité de plus en plus urgente de réduire radicalement la mortalité par pêche dans l’Atlantique Nord, nous constatons que :
- Trois des quatre principales Parties qui pêchent le requin-taupe bleu – l’Espagne, le Portugal et les États-Unis – signalent une augmentation des débarquements entre 2019 et 2020, et que le Maroc – deuxième plus grand pêcheur de requins-taupes bleus – n’a fait aucune déclaration pour 2020.
- Malgré l’accent mis par l’UE sur les rejets morts, les deux premiers États membres de l’UE qui pêchent cette espèce ne déclarent pas le nombre de requins-taupes bleus rejetés morts (ou vivants).
- Les navires espagnols ont dépassé de plus de 500 tonnes le TAC national fixé pour 2020.
- Les débarquements du Portugal augmentent tous les ans depuis sept ans et ont augmenté de près de 20% entre 2019 et 2020.
- Le Canada – la seule Partie ayant mis en œuvre l’avis du SCRS pour les requins-taupes bleus de l’Atlantique Nord à l’échelle nationale – signale une nette diminution de la mortalité de cette espèce à bord des navires (20 t en 2020 contre 64 t en 2019) et une augmentation importante des remises à l’eau des requins-taupes bleus vivants.
Si cette surexploitation grave et continue des populations déjà épuisées de requins-taupes bleus de l’Atlantique Nord a pu se poursuivre, c’est parce que la CICTA a répondu en proposant des mesures de gestion édulcorées et excessivement complexes à l’avis formulé clairement par le SCRS en 2017 en faveur d’une interdiction des rétentions. Quatre ans plus tard, c’est un moment décisif pour les requins-taupes bleus. Les demi-mesures s’avèrent totalement insuffisantes pour une espèce aussi vulnérable par nature et le coût d’un échec sera de plus en plus élevé. Nous demandons instamment aux Parties de se concentrer sur l’élément central de l’avis scientifique concernant cette population exceptionnellement menacée (une interdiction totale des rétentions) et de reconnaître qu’il s’agit d’une première étape essentielle pour enrayer le déclin des populations de requins-taupes bleus et catalyser les progrès futurs vers l’atténuation des prises accidentelles et la survie de cette espèce. Nous vous demandons de faire en sorte que l’interdiction des rétentions figure, sans exception, comme message central de la proposition de consensus pour la réunion annuelle, comme cela a été proposé par au moins huit Parties.
Les références aux tonnages ne devraient apparaître que dans le préambule, comme argument de la justification de l’interdiction et des mesures de réduction des prises accessoires. Ces niveaux ne devraient pas dépasser 300 t (pour une probabilité de reconstitution de 60% d’ici 2070) et devraient être clairement définis comme comprenant les rejets (conformément aux analyses du SCRS). L’inclusion d’un « TAC » dans un texte opérationnel risquerait en effet de créer l’illusion de possibilités de pêche et conduire à des négociations non constructives susceptibles de donner lieu à l’adoption d’une mesure dangereusement inadéquate. Nous apprécions l’accent mis sur l’action pour l’Atlantique Nord, tout en soulignant l’importance de fixer un TAC ≤ 2002 t pour le requin-taupe bleu de l’Atlantique Sud (par le biais d’une proposition distincte, si nécessaire) afin d’éviter un désastre similaire pour cette population.
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